PROGRAMME 2022
LA PORSCHE 935 « MOBY DICK »
DE RETOUR AU MANS !
S'il est des voitures qui resteront dans les mémoires, la Porche 935 de 1978 en fait partie. Celle que l'on surnommait « Moby Dick », avec son allure imposante et sa livrée blanche immaculée, ou encore « celle qui faisait peur », restera l'une des voitures les plus mythiques de Porsche et un bijou de mécanique. Grâce au musée Porsche Stuttgart, Moby Dick sera là, aux Classic Days, rien que pour vos yeux, pour se rappeler aux bons souvenirs de tous et surtout d'un certain Jacky Ickx qui la pilota en 1978 !
La 935 fut d'abord introduite en 1976, répondant au règlement Groupe 5. A l’époque, déjà, le règlement stipulait que les voitures de course devaient ressembler (plus ou moins) aux véhicules de production. La 935, sublime, s’imposa dans les courses d’endurance à la fin des années 70. Propulsée par un 3,0-litres turbo 6 cylindres, la première génération de la 935 proposait environ 600 chevaux mais au fil des années, elle a évolué en un monstre crachant des flammes de plus de 800 chevaux.
Si la voiture a subi de nombreuses évolutions, c’est en 1978 que Porsche mis au point l'ultime version de la 935 ! Par rapport aux modèles précédents, Porsche décide de changer son traditionnel système de refroidissement par air et introduit des culasses refroidies par l'eau dans le moteur et les équipe également de quatre soupapes. Avec une capacité portée à 3.2 litres et avec deux turbos, cette 935/78 dispose désormais d’une puissance de 845 chevaux pour un poids de 1025 kilos grâce à un châssis tubulaire en aluminium. Afin d’avoir une meilleure répartition des masses, le siège du pilote est déplacé à droite.
Porsche fut autorisé à greffer à cette auto un capot rallongé, mais aussi un arrière redessiné avec une longue queue, lointaine réminiscence des prototypes 917 LH (ou "Langheck", pour "longue queue") de 1970 et 1971.
Avec sa livrée blanche vue lors des premiers essais sur le circuit Paul Ricard, la 935/78 fut surnommée « Moby Dick », en référence à la redoutable baleine blanche qui donne son titre au roman d’Herman Melville.
Les 6 Heures de Silverstone sont utilisées comme shakedown avant Le Mans. Ickx et Mass l’emportent, et écrasent toute opposition. La confiance est de rigueur.
La voiture est confiée à Manfred Schurti et Rolf Stommelen pour la classique Mancelle. Elle signe un magnifique troisième temps en 3:30.900 juste devancée par la Porsche 936/78 #5 de Jacky Ickx, Henri Pescarolo et Jochen Mass, en pole position, et la Renault Alpine A443 #1 de Jean-Pierre Jabouille et Patrick Depailler. Elle est surtout l’auto la plus rapide du plateau en ligne droite avec une vitesse de pointe enregistrée à 367 km/h.
La course ne se passa pas aussi bien. Le moteur est d’abord remplacé avant le départ. L’auto connaît ensuite des soucis en début de course, et doit ravitailler plus souvent en raison d’une consommation plus importante que ses concurrentes. Mais la "Moby Dick" arrive à terminer 8e derrière trois 935 clients, l'épreuve étant remportée par la Renault Alpine A442B #2 de Didier Pironi et Jean-Pierre Jaussaud. La 935/78 dispute ensuite encore deux courses à Vallelunga et au Norisring. Elle ne sera plus jamais engagée par Porsche par la suite en compétition et trône désormais dans le célèbre musée Porsche à Stuttgart.
L’année suivante, en 1979, c’est une Porsche 935 K3 de l’équipe Kremer Racing qui va finalement s'imposer aux 24 Heures du Mans.
L'extraordinaire longévité de la 935 lui permettra de remporter d'innombrables victoires sur tous les circuits du monde jusqu'en 1984 (victoire aux 12 Heures de Sebring du Joest Racing).