PROGRAMME 2020

TALBOT LAGO FÊTE SES 85 ANS !

 

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Au rang des constructeurs disparus, comment ne pas parler de Talbot Lago, cette marque emblématique de la période dorée dont nous nous devons de vous raconter l’histoire au jour de ses 85 ans.

C’est donc l’anniversaire à titre posthume de ce constructeur de voitures aux lignes atypiques. Nous voulons la mettre à l’honneur en accueillant plus d’une dizaine de modèles de l’époque, parmi lesquels se trouveront des modèles de grand prix ainsi que de tourisme.

Cependant, on ne pouvait pas se contenter d’en accueillir ces modèles d’époque sans avoir retracé l’histoire de la marque Talbot dont la vie n’a pas été un long fleuve tranquille.

1Talbot, grande histoire de ce constructeur automobile né d’une association franco-britannique qui a permis de faire naître des voitures d’exception.

L’histoire commence à la fin du XIXème siècle, avec l’association de Adolphe Clément, plus connu sous le nom de Clément Bayard, homme d’affaires dans les deux roues, et Charles Chetwynd-Talbot. Ce dernier, 22ème comte de la lignée Shrewsbury and Talbot, était un aristocrate anglais passionné d'automobile qui utilisait une grande partie de sa fortune pour assouvir sa passion de l’automobile.

De cette association est née le nom de la société Clément Talbot et ses voitures dont les premières furent fabriquées en 1904.

(photo: Clément Talbot produite en 1904)

 

PremiÈres ClÉment-Talbot :
entre courses automobiles et drames familiaux

Albert Clément, le fils d'Adolphe, défendait les couleurs de la marque en prenant part, parfois victorieusement, aux courses automobiles de l'époque. En 1907, il se tuait lors d'essais en vue du Grand Prix de l'ACF. Il n'avait que 24 ans.

Quelques années plus tard le malheur s’abattait également sur la famille du Comte de Shrewsbury & Talbot, le jeune Vicomte trouvait la mort durant la première guerre mondiale.

En 1919, les deux fondateurs, abattus par la perte de leurs fils respectifs, décidèrent de céder leur entreprise au groupe britannique A. Darracq and Co Ltd. Ce rachat allait donner naissance au groupe Talbot Darracq.

 

Un nouveau souffle pour Talbot

Le groupe britannique Darracq a été créé par Alexandre Darracq, investisseur français né la même année que Adolph Clément, fondateur de la marque Clément-Talbot.

Alexandre Darracq était également un personnage important dans le monde du cyclisme pour s’être ensuite tourné vers l’automobile implantant sa propre usine de production à Suresnes. 2  
Darracq était un précurseur. Il fut l'un des premiers à étudier les besoins de sa clientèle en l'interrogeant par le biais de concours. Obsédé par la vitesse Darracq peinait à équilibrer ses comptes en France suite au lancement raté d’un moteur sans soupape. Suite à ces difficultés, la société Automobiles Darracq SA fut vendue en 1912 aux actionnaires qui contrôlaient A. Darracq and Co Limited. Après la reprise de son affaire par les britanniques, Darracq se retira des affaires et s’implanta en Côte d'Azur.
Après le départ de Darracq, l'usine de Suresnes poursuivit sa production. Elle était désormais dirigée par Owen Clegg. A la fin de la première guerre mondiale, la société britannique A. Darracq and Co Ltd, qui avait survécu grâce à ses contrats pour l'industrie de la défense, se trouvait dans une situation financière saine.

En 1919, elle se portait alors acquéreur auprès d’Adolph Clément et de Charles Chetwynd-Talbot de la firme Clément-Talbot de Londres. Ce rachat donnait naissance au groupe Talbot Darracq.

3En août 1920, Talbot Darracq s'associait avec Sunbeam, firme prospère qui produisait des automobiles depuis 1899, et créait ainsi le groupe britannique Sunbeam Talbot Darracq (« STD »). Au sein de ce groupe, Sunbeam et Talbot assuraient leurs fabrications en Angleterre, tandis que Darracq poursuivait ses productions à Suresnes.
Ils lancèrent la production d’un modèle V8 de 4,8 litres. Cependant, la conjoncture difficile de l’après-guerre les poussa à arrêter la production. La direction britannique Talbot se concentra alors sur la productionde plusieurs 4 cylindres à tendance sportive.

(photo: Publicité de 1924 Pour la Talbot DC, modèle phare de la marque)

À partir de 1925, la firme de Suresnes abordait la fabrication de confortables 6 cylindres, techniquement simples, légères, efficaces et confortables. Construites avec beaucoup de soins, les Talbot avaient acquis en quelques années la réputation de voitures fiables et de qualité.

 

En 1929, Talbot avait une certaine notoriété grâce au confort de ses automobiles mais également de la grande classe qui s’en dégageait. Lors du salon de Paris ils en profitèrent pour faire le retour d’un nouvelle et imposante 8 cylindres.

 

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Le succès et la ligne de cette automobile étaient en partie dus au dessinateur Georges Roesch, d’origine Suisse qui fit ses armes chez Delaunay Belleville puis chez Renault. En 1916, ce dernier était recruté chez Talbot en Angleterre. Cependant, Georges Roesch n'était pas vraiment employé à la hauteur de ses talents et il partit à Suresnes sur invitation de Louis Coatalen ingénieur à l’usine de Suresnes, où il y resta jusqu’en 1924 avant de repartir en Angleterre.

Au début des années 30, Talbot était de nouveau à la peine. En effet, la crise de 1929 se ressentait sur le vieux continent et n’a pas épargné les voitures de prestige.

 

Talbot devient talbot lago

Anthony Lago, l’homme providentiel

3Anthony Lago, polytechnicien Milanais, entra en 1933 chez Sunbeam, au poste de sous-directeur, il faisait maintenant partie intégrante au staff STD.

Cet homme brillant, avait obtenu, après la première Guerre Mondiale la concession exclusive pour la distribution des automobiles Isotta Fraschini à Londres. Il fut ensuite recruté par la Wilson Pré-sélective Gearbox Co qui produisait la boîte de vitesses semi-automatique sélective du même nom. Il avait eu un premier contact Talbot Londres qui s’intéressait à la boite Wilson.

Dès son arrivée à Suresnes, il eut une préoccupation majeure : s'affranchir du groupe STD qui conservait un droit de regard sur l'usine française tout en se trouvant dans un état de décomposition. Pour arriver à ses fins, Anthony Lago fit le nécessaire pour trouver des capitaux et racheter l'usine de Suresnes.

Il possédait les qualités requises pour son métier : charme, prestance, intelligence il était également très bon commercial et possédait les connaissances techniques.

 

En 1935, l’usine Talbot de Suresnes prenait le nom de Talbot Lago et se destinait à vivre et à se développer de manière autonome sous la direction d'Anthony Lago.

D'une gamme de voitures cossues et sages, mais dépassées en 1934, Anthony Lago entreprenait de produire des voitures à tendance sportive, ayant le plus possible de pièces en commun avec de vraies voitures de compétition.

Anthony Lago était un administrateur très habile mais aussi un technicien de valeur. Restait à donner un nouvel élan au service commercial de la marque. Il s'agissait pour Talbot d'une opération de dernière chance car la situation financière de la société reprise par Anthony Lago était si dramatique qu'elle ne laissait aucune place à l'erreur.
Avec l'aide de l'ingénieur Becchia, toute la gamme fut reconsidérée en s'appuyant sur un atout majeur, la connaissance de Lago de la boîte Wilson dont il était un éminent spécialiste et dont il allait équiper les Talbot.

 

La compÉtition comme laboratoire et vitrine de la marque

5Anthony Lago s'intéressait depuis toujours à la course automobile. Il considérait celle-ci comme un vecteur indispensable de publicité et surtout comme un banc d'essai sans pitié pour ses automobiles de série. Peu après sa prise de fonction, il embarquait ses ingénieurs dans l'étude de voitures destinées à la compétition.

6Bientôt, toute sa publicité reposait sur le fait que ses voitures de tourisme dérivaient de ses bolides de course. Becchia ne se fit pas prier pour mettre en œuvre un programme destiné à faire gagner les Talbot. Il était, pour un ingénieur de ce calibre, plus palpitant d'animer un programme sportif d'envergure que de créer des voitures de série. Pendant la seconde guerre mondiale, l'usine de Suresnes qui avait échappé à la réquisition (Lago étant de nationalité italienne) a été mise en sommeil. Anthony Lago, lui, n'est cependant pas resté inactif. Il se lança en effet dans l'étude d'un nouveau moteur capable d'être utilisé à la fois sur une voiture de course et de série. Grâce aux études menées durant la guerre, Anthony Lago pu présenter sa nouvelle Talbot Lago Record dès mai 1946 dont les lignes étaient en adéquation avec les attentes du marché de l’époque.

 

Talbot Lago Record produite en 1946

Après la Talbot Lago Record, la gamme se développa avec une version plus sportive, la Grand Talbot Sport.
Vint ensuite la fameuse Talbot Lago Baby dotée d’un 4 cylindres dévoilée en 1949 au salon de Paris.

5Anthony Lago fit appel à Géo Ham en 1950 pour illustrer le catalogue de la nouvelle 15 CV Baby.

1950 fut pour Talbot Lago l'année de la consécration en compétition avec, entre autres, la victoire au Mans.
Talbot avait déjà participé à la course mancelle mais avec un abonnement à la troisième place en 1930, 1931, 1932 et 1938.
Cette fois, à l'issue d'une course épuisante, Louis Rosier remportait la victoire face aux Aston Martin, Jaguar, Delahaye, Ferrari ...

(photo: Louis Rosier et son fils en 1950 avant le départ au Mans avec la T26G victorieuse)

Deux ans plus tard, apparaît au salon de l’automobile une nouvelle carrosserie pour le coupé Lago Grand Sport 6-cylindres de 4,5 litres.
C'est alors le modèle le plus rapide de l'époque.

À cause d'un prix de vente prohibitif, les ventes sont cependant restées confidentielles.

En 1959, SIMCA essaie de sauver la marque de nouvelles difficultés financières en la rachetant, mais elle commet l’erreur d’infliger un moteur de sa conception à la belle Talbot Lago Sport. Un an plus tard, la fabrication des Automobiles Talbot est suspendue. Le nom sera ressuscité par Peugeot entre 1979 et 1986, sans succès, mais cela reste une autre histoire.

 

 

1938 - Talbot-Lago T150C-SS Figoni et
Falaschi - Photos : RM Auctions du jeu

1939 - Talbot Lago cabriolet T 23 Baby

1946 - Talbot-Lago T26 Record
Cabriolet Figoni & Falaschi

 

 

1947 - Talbot Lago T26 Record Cabriolet
Photos : Bonhams

1950 - Talbot-Lago Grand Sport T26 GS
Coupé Saoutchik - Photos : Bonhams

1950 – Talbot Lago T26 SS

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