PROGRAMME 2020
La superbe TALBOT T26C de 1950 - 110053 sera des nÔtres !
Pour fêter les 85 ans de la marque française, nous sommes heureux de compter dans nos rangs la superbe Talbot Lago T26C 110053, Formule 1 de 1950.
110053 est une T26C de la deuxième série, assemblée en 1950 et caractérisée par le moteur double allumage. Elle présente la particularité, comme une 110052, d’être construite à partir d’une T26C de la première série. Dans le cas de 110053, il s’agit du châssis 110003 renuméroté.
Cette dernière hérite comme les trois autres T26C de moteur typer « C50 » en particulier au niveau du « bazooka » et du capot moteur.
A la différence de 110052 basée sur 110052, dont la carrosserie particulière fut adoptée pour 110051 et 110054, 110053, est la seule T26C de la deuxième série à avoir la carrosserie caractéristique des autos de la première série. Comme les trois autres monoplaces Talbot de sa génération, 110053 court toute la saison 1950, portant les couleurs de l’écurie usine nouvellement créée et qui, précisément, a justifié leur fabrication.
Puis, en fin d’année, elle part en Angleterre où l’attend Rob Walker son nouveau propriétaire : « Les restrictions monétaires en vigueur en Grande-Bretagne contrariaient singulièrement l’achat de voitures étrangères. Seuls pouvaient alors être importés en Angleterre, les nouveaux modèles destinés au célèbre Salon de l’Automobile de Londres, qui se tenait à Earl Court. Qu’à cela ne tienne la Talbot serait exposée à Earl Court. Dûment munie de sa licence d’importation, elle fut placée sur son stand. Hélas, quelques heures avant l’inauguration officielle, les organisateurs se souvinrent que le règlement de Salon interdisait l’exposition de voitures de course. Je dus donc en sortir la Talbot et me vis, de ce fait, retirer sa licence d’exportation. N’ayant aucun recours je dus alors, à mes frais renvoyer à Paris la T26C. »
En février 1951, juste avant le dépôt de bilan de Talbot, Rosier achète 110053 revenue d’Angleterre sans se défaire pour autant de 110001. Ayant pris cette option, il confie son ancienne T26C à un autre pilote (Louveau puis Chiron), tandis que lui réserve bien sût sa nouvelle acquisition, au volant de laquelle il court toute la saison 1951.
Bien que considéré comme pilote d’endurance depuis sa victoire au Mans 1950, Rosier a toujours préféré les courses ouvertes aux monoplaces. Pour 1952, il n’hésite pas à s’acheter ce qui se fait de mieux, c’est-à-dire une Ferrari 375, plus apte à servir ses ambitions. De plus, il s’inscrit dans la série richement dotée des huit Grands Prix de France de Formule 2.
Pour ce programme, Rosier commande deux autres monoplaces de la marque transalpine et débauche Trintignant des chez Gordini pour l’engager comme deuxième pilote à ses côtés. En Formule 1, le Provençal doit conduire 110053 et Giraud-Cabantous 110001.
En mars-avril, les organisateurs des GP nationaux, devant le risque de plateaux Formule 1 insignifiants à présenter au public, se tournent un à un vers la Formule 2. La rutilante Ferrari 375 et les deux Talbot doivent se contenter de disputer les rares courses de Formule 1 maintenues.
À partir de 1954, l’apparition de la nouvelle F1 à 2,5L accélère la mise à la retraite des F1 de l’ancienne formule. 110053 entre alors logiquement dans l’ombre des ateliers de Rosier. Contrairement à beaucoup d’autres monoplaces 4,5L qu’on n’en voit jamais sur les circuits, elle a pourtant la chance de ressortir encore pour courir. C’est en avril 1955 à Montlhéry pour la Coupe de Paris.
Après 1955, la 110053 sera ensuite rarement aperçue sur les circuits jusqu’en 1975 ou elle fera sa première participation à la Coupe de l’Age d’Or-Le Mans puis en 1977 a la Coupes de l’Age d’Or-Montlhéry.
En 1983, la belle figure à l’exposition organisée au Grand Palais à Paris, pour les 100 ans de l’automobile.
Anecdote : Le bloc moteur qui équipe la 110053 ainsi que sa boite de vitesse se trouvait à l’origine sur la T26GS 110055 que possédait également Louis Rosier, quelle histoire !
Un immense merci à l’auteur de la bible dont sont extraites ces lignes :" Talbot Lago de course" du maître Pierre Abeillon.