PROGRAMME 2020
PESCAROLO REPREND LA MARCH !
Motul nous fait le plaisir d’accueillir la March 721 du team Williams-Motul que pilotait Henri Pescarolo lors de la saison 1972. 48 ans plus tard, Henri Pescarolo lui-même va reprendre le volant de cette voiture qui était au cœur des débuts de deux noms qui deviendront des grands du sport automobile : March et Williams ! Un plaisir pour les yeux et pour les oreilles !
March fut fondé en 1969 par Max Mosley, Alan Rees, Graham Coaker et Robin Herd. Le constructeur de châssis britannique se lança en Formule 1 l’année suivante, d’abord en tant qu’écurie, sous le nom March Engineering, mais aussi en tant que fournisseur de châssis pour d’autres écurie et notamment Tyrell qui compte dans ses rangs le champion du monde en titre Jackie Stewart, ou encore l’écurie Franck Williams Racing Cars. March est certes un compétiteur mais c’est aussi un vendeur et trouvera son salut économique dans la cohorte d'écuries de fond de grille qu'elle fournit, comme celle de Frank Williams par exemple, attirées par les productions certes peu performantes mais financièrement très abordables et faciles d'exploitation du constructeur de Bicester.
Les débuts sont prometteurs puisque Jackie Stewart réalise la pole position dès la première course de la saison et s'impose dès la course suivante en Espagne.
Mais il s'agit de débuts en trompe-l'œil, et la March 701, de conception classique, va rapidement être dépassée par la concurrence, à tel point que l'équipe Tyrrell décidera en cours de saison d'abandonner les châssis March et de devenir constructeur à part entière. En 1971, grâce aux exploits à répétition du fougueux pilote suédois Ronnie Peterson, les March brilleront également par intermittence, mais sans jamais donner le sentiment de pouvoir faire jeu égal avec les équipes de pointe. Les saisons suivantes voient les March rapidement s'embourber dans la deuxième moitié du peloton.
Franck Wiliams a fondé son écurie en 1966 sous le nom Franck Williams Racing Cars et c’est en 1969 qu’il s’engagea en Formule 1 avec un châssis Brabham puis un châssis De Tomaso l’année suivante.
En 1971, il se laisse séduire par March et décide d’engager deux exemplaires du châssis n°711. Le nouveau châssis de 1972 sera rebaptisé n°721 mais n’était finalement qu’un châssis de l’année précédente avec des évolutions dont Franck Williams ne bénéficiera pas pour les premières courses, ce qui explique ce look de 1971.
Franck Williams recrute Henri Pescarolo en 1971, qui se retrouve sans volant après une saison globalement décevante chez Matra malgré un podium au Grand Prix de Monaco. Henri roulera pour Williams pendant deux saisons mais les résultats ne seront pas à la hauteur des espérances du pilote français avec comme meilleurs résultats une 4e place en Grande Bretagne en 1971 et une 8e place en Argentine l’année suivante. La March souffrait d'une fragilité excessive du châssis et des suspensions, les moyens financiers de Frank Williams étaient modestes et ne permettaient guère les évolutions.
Alors certes, cette voiture n’a pas connu les hauts des classements et des feuilles de temps, mais elle fût le témoin privilégié d’une époque révolue, souvent considérée comme l’âge d’or de la Formule 1, à laquelle les pilotes trompaient la mort à chaque course et étaient considérés comme de véritables guerriers.
A son volant, Henri Pescarolo aura mis tout son talent, sa ténacité et sa patience, des valeurs qui feront de lui l’un des grands noms de l’endurance, pour dompter cette monoplace.
« Ce n’était pas une mauvaise voiture mais Franck manquait vraiment de moyens. L’ingénieur qui l’avait dessinée, Robin Herd, aimait l’aéronautique, l’aileron avant était une aile de Spitfire en réduction à l’envers. Peu efficace, on roulait souvent sans cet aileron ! »
Le plaisir des retrouvailles entre Henri et sa monture n'aura aucune limite et nous gouterons pleinement ces instants rares.
Un grand Merci à Motul pour cette belle opportunité et à M. Richard Mille pour avoir mis à la disposition d’Henri son ancien châssis.