PROGRAMME 2020
Alain FertÉ sera au rendez-vous !
Pilote talentueux et ami, nous sommes heureux de compter Alain Ferté parmi nous pour cette édition des Classic Days 2020. Vous découvrirez que le circuit Nivernais a été une étape cruciale dans la vie de cet homme au talent inestimable, un véritable retour aux sources !
Par son histoire il raconte aussi celle d’une génération, celle de l’école Winfield…
Bonne lecture !
Pilote automobile français, Alain Ferté est né le 8 octobre 1955 à Falaise dans le Calvados, ce qui lui vaudra son surnom : « Le Normand » !
Dès son plus jeune âge Alain a couru en kart. En quatre saisons il est devenu champion de Normandie puis a participé deux fois au championnat d’Europe Junior se retrouvant en compétition face à d’autres futurs grands noms de l’automobile, comme Claude Perrin, Patrick Terreaux et Alain Prost.
Le Normand est ensuite entré dans le monde de la course automobile par la course de côte, avec une Simca 1000 Rallye 2 d’occasion comme première monture.
En 1977, il gagne le Volant Elf à Magny-Cours, et se retrouve l’année suivante au départ du championnat de France de Formule Renault.
C’est une première saison tumultueuse que va connaîtra Alain mais il va cependant « taper dans l’œil » de Marc Cerneau, patron de BP qui l’engage pour la saison suivante. Alain remporte le titre en 1979 sous les couleurs de BP au volant d’une Martini équipée du moteur Renault avec son père comme mécanicien !
Le passage à l’échelon supérieur fut auréolé de succès puisqu’Alain remporta le Titre de Champion de France de F3 dès l’année suivante.
En 1981, Alain est toujours pilote BP avec une Martini, mais intégré à l’équipe Oreca avec Philippe Alliot et Jean-Louis Schlesser. Cette année-là, la March/Euroracing du pilote italien Mauro Baldi était plus constante que les Martini.
Alain a quand même réussi à gagner à Monaco grâce à l’empattement plus court de sa Martini ce qui fût un avantage sur ce circuit.
Pour des raisons financières, Alain est passé sous les couleurs Marlboro en 1982, pour finir 3e du championnat d’Europe de F3.
Ses années en F2 puis en F3000 n’ont pas été à la hauteur de son talent faute de sponsor et Alain n’a jamais pu arriver en Formule 1 faute du budget.
C’est en 1983 qu’il dispute ses toutes premières 24 Heures du Mans avec une Rondeau M482 en compagnie de son frère Michel et de Jean Rondeau lui-même, expérience qu’il qualifie de « moment exceptionnel, c’était un rêve de gosse qui se réalisait ! Le coup de téléphone de Jean Rondeau pour disputer cette course reste certainement le meilleur moment de ma carrière ! » Les trois hommes avaient alors abandonné après 13 heures de course sur un souci moteur, mais le principal n’est pas là.
L’année suivante, il est toujours au volant d’une Rondeau (de Mc Cormack et Dodge, 13e), et en 1986 il roule pour le compte de Brun Motorsport (avec Thierry Boutsen et Didier Theys, abandon sur accident) et sur une Nissan R86V en 1987 (avec Patrick Gonin et Anders Olofsson, abandon sur accident).
En 1988, on a pu voir au volant d’une Ford Cosworth en championnat de France et d’Europe mais aussi en DTM. Avec Andy Rouse ils ont même remporté le Tourist Trophy à Silverstone ! L’année suivante, il remplaçait Armin Hahme et gagnait 2 fois au Nürburgring et au Norisring.
Le moment clé de sa carrière aux 24 Heures du Mans fut sans nul doute son arrivée dans une équipe usine en 1989 : Jaguar !
Il est alors associé à son frère et à Eliseo Salazar (24 Grands Prix de F1) sur la XJR9.
« Il y a d’abord eu la page avec Nissan en 1987 où c’était déjà un peu semi-officiel. Cependant le tournant, c’est Jaguar. Cela a entraîné ensuite mes arrivées chez Sauber Mercedes et Peugeot. J’ai piloté des voitures fabuleuses comme cette XJR9. Cette auto était vraiment super, elle « envoyait », mais on ne s’en rendait pas bien compte. Lorsqu’on nous annonçait qu’on avait roulé à 400 km/h dans la ligne droite des Hunaudières, on n’y croyait pas vraiment ! »
Cette année-là, il termine 8e non sans avoir laissé son empreinte sur la course puisque le Français signe le meilleur tour en course en 3’21“093. Il remet ça l’année suivante sur une XJR12, cette fois-ci, avec Martin Brundle et David Leslie. Les trois hommes sont moins chanceux puisque la #1 doit abandonner après 14 heures de course sur un souci de pompe à eau.
Il revient au Mans en 1991 pour connaître comme il dira souvent : « l’une des plus grandes déceptions de ma carrière ». Il roule alors sur la Sauber Mercedes C11 avec Jean-Louis Schlesser et Jochen Mass. « Nous étions en tête depuis un moment, nous possédions 45 minutes d’avance, ce qui représentait un bon matelas de tours. Mais à trois heures de l’arrivée, le moteur a rendu l’âme, on ne pouvait plus rien faire, ce fut l’abandon. Par contre, même si nous n’avons pas gagné avec Mercedes cette année-là, cela reste néanmoins un super souvenir. J’étais avec Jean Louis et Jochen, c’était top.» L’année 1991 marque plus ou moins la fin des Groupe C avec l’introduction des 3.5 litres.
En 1992, il s’engage ensuite en Peugeot Spider. « Lors de la manche de Monza, j’ai rencontré Jean Todt (alors patron de Peugeot Sport). Il m’a dit qu’il voulait me voir le lundi matin Avenue de la Grande Armée, à Paris. Il m’a alors proposé de disputer les 24 Heures du Mans pour Peugeot. » Cette nouvelle aventure n’est pas couronnée de succès puisque la 905 qu’il partage avec Eric Van de Poele et Karl Wendlinger ne voit pas l’arrivée.
Il continue de prendre part aux 24 Heures du Mans avec Courage Compétition (1994), Sard (1995 et 1996) et JMB Racing (Porsche 911 GT1 avec Jürgen Von Gartzen et Olivier Thévenin, abandon moteur) en 1997. Après plusieurs années d’absence, le Français revient en 2008 sur une Ferrari 430 GT de JMB puis « la dernière année, je suis venu avec mon ami Philippe (Illiano) sur la Ferrari 458 Italia de JMB Racing (32e au général, 7e en catégorie GTE-Am). C’était en 2012. Je l’ai accompagné, pour lui c’était son rêve d’enfance et cela reste des souvenirs extraordinaires pour tous les deux ! »
Alain Ferté, fort de ses 14 participations, est un véritable amoureux des 24 Heures du Mans comme il le confie. « A n’importe quelle édition, j’ai toujours été heureux d’être là ! Ce que j’aime au Mans, c’est cet esprit d’équipe, ce n’est pas qu’un individu. C’est une course tellement difficile. Il faut passer le moins de temps dans les stands et le plus sur la piste. Je me rappelle bien 1990 lorsque la Porsche 962 de Brun Motorsport avec Jesus Pareja casse son moteur dans les 15 dernières minutes alors qu’elle était 2e ! On a aussi vu Toyota en 2016 avoir son souci et perdre Le Mans à quatre minutes de la fin. Ça, c’est Le Mans ! Le scénario ne s’écrit jamais à l’avance. C’est fabuleux pour certains lorsqu’ils gagnent ou font un bon résultat et ça peut être dramatique pour les autres. C’est digne des meilleurs polars. »
En 1994, Alain a failli gagner le championnat d’Espagne Tourisme avec la BMW de Teo Martin. « C’est là que j’ai fait connaissance avec le manager de l’équipe Fina Supertruck. Nous avons sympathisé et il m’a rappelé durant l’hiver. Nous avons rencontré le patron de Daf au Salon d’Amsterdam et je me suis retrouvé à Zolder au volant d’un camion ». Alain finira même vice-champion d’Europe en 1999.
Après cet intermède Alain découvre la Fun Cup en 2003 où il rencontrera de nombreuses personnes animées par la passion de l’automobile et du monde de la course. Il partage encore de nos jours son savoir et sa passion aux néophytes comme aux confirmés venant sur les courses Fun Racing Cars. La famille Fun Cup lui trouve son nouveau surnom : « Lapin » vous le savez sûrement Alain et plein d’énergie plus que ce fameux lapin Duracel qui est juste…inépuisable !
« Pour un homme il a des grandes oreilles mais pour un lapin il en a des p’tites » .
Son retour en 2016 sur les plateaux de GT s’est traduit par une victoire aux 24 Heures de Dubaï au sein du Belgian Audi Club Team WRT et c’est maintenant la catégorie GT4 European Series qui lui permet de se frotter aux jeunes pilotes.
Malgré son talent indiscutable Alain n’aura jamais atteint la F1 ce à quoi il répond : « Je suis toujours parti du principe que je ne l’avais pas mérité, tout simplement. Et puis, je n’avais pas les sponsors. »
Vous l’aurez compris, Alain Ferté, cet homme plein de talents a touché à tout et a côtoyé de nombreuses sphères n’en restant pas moins modeste et plein d’humour...