45 ANS APRES SA VICTOIRE AUX 24 HEURES DU MANS, LA MS 670B, LARROUSSE et PESCAROLO RETROUVENT L'ASPHALTE AVEC SES PILOTES AU VOLANT.
1974-2019, L'EMOTION A SON COMBLE AU SON DU V12 !
Pour cette édition spéciale des Classic Days au Mans, et pour célébrer notre invité d'honneur, nous avons l'immense bonheur d'organiser des retrouvailles exceptionnelles : Gérard LARROUSSE et Henri PESCAROLO au volant de la Matra Simca 670 de 1974 qui s'imposa dans l'épreuve reine, les 24 Heures du Mans.
Il n'est pas donné fréquemment de réunir tous les protagonistes de cette aventure incroyable. Une voiture tout simplement mythique aujourd'hui avec ses légendes derrière le volant. Un moment qu'il ne faudra pas manquer !!!
Elément essentiel et à part entière de cette équipe, le moteur Matra V12 : la sonorité de ce dernier fait chavirer les coeurs des âmes les moins sensibles. Les murs de la Sarthe en résonnent encore.
Tous les superlatifs seront bons lors de ce moment unique !!!
Retrouvez Gérard LARROUSSE, Henri PESCAROLO et la MS 670 lors de démos et séances photos tout au long du week-end, le tout enrichi par de nombreux souvenirs et anecdotes multiples sur leurs aventures communes.
Cette réunion n'a été possible que grâce au concours du Musée des 24 Heures dont la MS fait partie des trésors innombrables.
A NE SURTOUT PAS MANQUER
Retour sur l'histoire de la plus titrée de toutes, la Matra MS 670 et sa triple couronne mancelle !
Avec des débuts difficiles aux 24 heures du Mans, Matra est fragilisée par un manque de fiabilité pour confirmer un podium.
La série des Matra Simca 670 bouleverse les résultats habituels en dominant les épreuves de la première moitié des années 1970.
La Matra SIMCA 670
La voiture est une descendante de la précédente (MS 660).
Toute l’architecture est conservée, la carrosserie évolue, mais le centre de la voiture reste presque identique si ce n’est que tout est renforcé. Le poids passe ainsi de 700 à 720 kg.
Concernant le moteur c’est évidemment le V12 Matra de 3L, toujours dans une version moins puissante que la F1, mais avec tout de même 475 cv. La voiture est affûtée et prête à en découdre sur toutes les pistes.
DÉbuts dans le grand bain aux 24h du Mans 1972
Sa première apparition se fait aux 24h du Mans 1972. Si une “vieille” MS 660 est engagée et confiée à JABOUILLE et HOBBS (n°16), les 670 sont trois au départ.
Le châssis 01 est confié à Henri PESCAROLO et Graham HILL (n°15), le 02 à CEVERT et GANLEY (n°14), le 03 à AMON et BELTOISE (n°12). Au niveau de la concurrence, ce n’est pas brillant, Lola et Alfa Roméo sont les plus dangereux, Ferrari s’est retirée et les Porsche 917 aussi.
L’armada est en marche dès les qualifications, la 14 de Cevert – Ganley est en pôle devant Pescarolo et Hill, et Amon et Beltoise.
En course, cela commence très mal, la 12 abandonne dès le premier tour déclenchant l’inquiétude générale. Mais dès la seconde heure, les Matra sont repassées en tête. La 15 est en tête, la 14 en tête, à 3ème heure, avant de rééchanger avec la 15. CEVERT et GANLEY passent ensuite la majeure partie de la course en tête, ne laissant le commandement à leur coéquipier qu’entre la 10e et la 12e heure.
Finalement dans la 20e heure, la 14 va avoir un accident avec une Corvette et laissera la victoire à PESCAROLO – HILL ! Première sortie réussie ! Cevert – Ganley complètent le podium et la 660 de Jabouille – Hobbs offre le triplé à l’écurie Matra-Simca. Ce succès amène Lagardère à revoir la stratégie de sa marque. La F1 est abandonnée et 1973 sera placée sous le signe de l’endurance.
1973 : saison complÈte en championnat du Monde des voitures de Sport
1973 commence aux Etats-Unis pour l’écurie qui engage une Matra Simca 670 à Daytona. La voiture confiée à PESCAROLO-CEVERT et BELTOISE abandonne. Mais ce n’est qu’un début, la voiture devient la MS 670 B. Le poids tombe à 685 kg tandis que les motoristes tirent 30cv de plus pour les courses de 1000 km.
Car la voiture est engagée en championnat du monde d’endurance.
A Vallelunga pour les 6h, PESCAROLO, LARROUSSE et CEVERT l’emportent. CEVERT est transféré sur cette voiture après avoir abandonné avec BELTOISE.
Dijon voit la victoire de PESCAROLO-LARROUSSE, CEVERT-BELTOISE sont 3e.
A Monza, PESCAROLO et LARROUSSE sont 3e, CEVERT et BELTOISE, 11e.
A Spa un seul équipage mixte composé du quatuor PESCAROLO-AMON-HILL-LARROUSSE emmène une voiture en 5e position et l’autre abandonne.
La Targa Florio n’est pas disputée et les deux voitures abandonnent au Nürburgring.
Les 24h du Mans 1973
Au Mans, quatre voitures sont engagées. La 670 B n°10 est confiée à Cevert-Beltoise, la n°11 à PESCAROLO-LARROUSSE, la n°12 JAUSSAUD-JABOUILLE et la n°14 à DEPAILLER-WOLLECK.
Ferrari signe la pole avec sa 312 PB mais les Matra Simca n’ont pas dit leur dernier mot. La 670B de Cevert Beltoise est en tête à la 3e et à la 4e heure, la n°14 à la 5e heure.
Ensuite les voitures ne retrouvent la tête qu’à la 18e heure avec Pescarolo et Larrousse. Entre temps les voitures de Cevert-Beltoise et de Depailler-Wolleck ont abandonné.
A la fin des 24h, Matra l’emporte avec PESCAROLO-LARROUSSE qui devance la Ferrari de Merzario-Pace, elle même devant la n°12 de JAUSSAUD-JABOUILLE.
La saison continue
La saison continue à Zeltweg avec un doublé, Pescarolo-Larrousse devant CEVERT-BELTOISE.
A Watkins Glen pour la dernière course, PESCAROLO-LARROUSSE l’emportent.
Au total l’équipe a marqué 124 points au championnat et remporte le titre.
DeuxiÈme saison complÈte en 1974
En 1974, Matra continue la course à l’armement. La voiture est améliorée, la puissance grimpe à 530cv et le poids descend à 680kg. Deux versions sont proposées, la 670B qui garde la boîte Porsche et la 670C qui embarque une Hewland. La carrosserie est encore légèrement modifiée.
La saison commence mal avec un double abandon à Monza pour Pescarolo-Larrousse et Cevert-Beltoise, à Spa, c’est le nouvel équipage ICKX-JARIER qui l’emporte, Pesca-Larrousse abandonnent. Au Nürburgring, PESCAROLO-LARROUSSE l’emportent, JARIER associé cette fois à BELTOISE sont 4e.
Les 24h du Mans 1974
Au Mans, quatre voitures sont engagées. Les voitures sont en configuration 24h, boîte Porsche et moteur “dégonflé”. Les trois MS 670 B sont confiées à PESCAROLO-LARROUSSE (n°7), JAUSSAUD-WOLLECK-DOLHEM (n°8), JABOUILLE-MIGAULT (n°9) tandis qu’une nouvelle MS 680 est engagée avec le n°6 pour Beltoise-Jarier. Pescarolo signe la pôle et lorsque la première heure de course est bouclée, il est en tête, devant la 680, la n°9 et la n°8.
En fait la n°7 ne va pas quitter la tête. Des soucis pour Matra vont apparaître avec les abandons successifs de la 8 puis de la 6. La 7 va connaître un gros souci de boîte, et c’est Porsche, à la fois fournisseur et écurie concurrente qui va fournir la pièce.
En fin de compte, Matra Simca signe une nouvelle victoire avec PESCAROLO-LARROUSSE. JABOUILLE et MIGAULT montent également sur le podium en 3e position.
Une fin de saison en fanfare
Le championnat du monde reprend ses droits à Zeltweg avec un doublé, PESCAROLO-LARROUSSE devant Jarier-Beltoise, à Watkins Glen, Jarier et Beltoise sont les seuls à voir l’arrivée en vainqueurs. Ils gagnent de nouveau au Castellet, Pesca et Larrousse sont, 2e, même résultat à Brands Hatch. A la dernière course, à Kyalami nouveau doublé avec cette foisPESCAROLO-LARROUSSEdevant Jarier-Beltoise.
Le titre est une nouvelle fois remporté par l’écurie Matra qui signe 140 points au total.
1974 sera la dernière année de l’aventure Matra au Mans. Les titres ont été remportés, la victoire suprême aussi, trois fois. Matra se désengage ne laissant que son département moteur en veille, ce qui fera plus tard le bonheur de Ligier.
Au terme de la saison, Matra se retire de la compétition en tant que constructeur et fournira des moteurs à Ligier de 76 à 78.
Après les succès historiques remportés par les MS 670, Matra ne s'endort pas sur ses lauriers et conçoit la MS 680 qui devait permettre d'aborder la seconde moitié des années 1970 mieux armé, les MS 670 arrivant à bout de potentiel. Pourtant, la 680 ne connût pas de suite car, dès la fin de 1974, la société se retire de la compétition.